Cette vidéo a été réalisée en réaction à la pièce Dimanche Napalm de Sébastien David, mettant en scène un étudiant pour qui la fin du printemps érable a une résonance très sombre. Après avoir dédié son quotidien à la lutte, les circonstances le forcent à retourner vivre chez ses parents, qui lui demandent sans cesse de se conformer au système qu'il a tant tenté de combattre. Selon moi, cette pièce pose la question plus large: "Que faire à la fin d'une lutte?"
Processus
Mon intention pour ce projet était d'explorer le sentiment de nostalgie dans le mouvement étudiant, plus particulièrement par rapport au printemps érable. J'hésitais entre représenter la nostalgie des personnes l'ayant vécu ou celle que je ressens, et plus largement celle que les jeunes militant.e.s peuvent ressentir par rapport à cette grève, même sans l'avoir vécue. Après avoir fait des recherches et consulté un expert du mouvement étudiant ayant contribué personnellement au printemps érable, j'ai constaté qu'il était préférable de me concentrer sur l'expérience des militant.e.s d'aujourd'hui, et sur comment elle se lie à l'histoire des mouvements militants et étudiants. En effet, il semble que chaque génération de militant.e.s étudiant.e.s rêvent d'une lutte passée et s'en inspirent pour lutter dans le présent. Pour les étudiant.e.s de 2012, c'était le sommet des Amériques de 2001. Pour les étudiant.e.s actuels, c'est la grève de 2012. Conformément à la pensée de Walter Benjamin, les mouvements sociaux récupèrent le passé, les luttes menées par vaincus de l'histoire, pour les projeter dans le présent. 


Décisions créatives
J'ai décidé de présenter un personnage anonyme (pour que tout le monde puisse s'y identifier) qui tombe sur des archives de 2012 et décide de s'inspirer de cette lutte pour mener les siennes. L'ambiance tamisée au travers de la vidéo laisse transparaître à la fois la nostalgie, l'intimité et une sorte de recueillement. La composition de la bande sonore et le choix des clips affichés sur l'écran visent à transmettre l'énergie et la motivation de passer à l'action que je ressens lorsque je pense à cette grève historique. Je trouve intéressant de noter que la chanson utilisée dans cette vidéo, chantée maintes fois par les manifestant.e.s lors du printemps érable, n'a pas été écrite dans les années 2000, mais bien dans le cadre de la révolution de Mai 68 en France. Cette chanson, grâce à son imprécision et sa fibre révolutionnaire, transcende le temps pour rejoindre les luttes d'une multitude de "présents".








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